Gabon : le procès de Sylvia et Noureddine Bongo suspendu dès son ouverture à Libreville
Le très attendu procès de l’ancienne Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et de son fils aîné, Noureddine Bongo Valentin, s’est ouvert ce lundi matin à la Cour criminelle spécialisée de Libreville. Annoncée comme une étape majeure dans la lutte contre la corruption et les crimes économiques, l’audience a finalement été suspendue quelques heures après son ouverture, en raison de l’absence de plusieurs accusés.
Parmi les absents figure notamment Mohamed Aliou Oceni, ancien directeur de cabinet adjoint du président de la République, en charge des finances, dont la présence est jugée indispensable à la poursuite des débats. Selon certaines sources proches du dossier, ce dernier aurait quitté le territoire national, compliquant ainsi la tenue du procès.
Sylvia Bongo et son fils, aux côtés de dix autres prévenus, sont poursuivis pour divers crimes financiers, notamment des faits présumés de détournement de fonds publics, de corruption, de faux et usage de faux, ainsi que de blanchiment de capitaux. Ce dossier, qui s’inscrit dans le vaste chantier de moralisation de la vie publique, est considéré par beaucoup comme un test décisif pour la justice gabonaise dans sa quête de crédibilité et d’indépendance.
Toutefois, une frange de l’opinion demeure sceptique. Sur les réseaux sociaux comme dans les discussions publiques, nombreux sont ceux qui qualifient cette procédure de « procès politique » ou de « mascarade judiciaire », estimant qu’elle ne viserait qu’à solder des comptes au sommet de l’État.
En parallèle, plusieurs citoyens se sont rassemblés devant le tribunal pour exprimer leur soutien à la justice gabonaise. Brandissant des pancartes et scandant des slogans, certains ont appelé à la condamnation exemplaire, voire à la perpétuité, pour les deux principaux accusés, absents à l’audience. Une mobilisation qui témoigne à la fois de la forte charge symbolique de ce procès et des attentes considérables d’une population en quête de vérité et de justice.
